AA/ Brazzaville/ Serge Patrick Mankou
L’Eglise catholique du Congo Brazzaville a appelé, mercredi, au respect du texte constitutionnel, s’opposant à toute modification prôné par le président Denis Sassou Nguesso, au pouvoir depuis 17 ans, dans l'objectif de briguer un nouveau mandat.
Depuis plusieurs mois, des membres de la majorité au pouvoir mènent une campagne pour changer la Constitution du 20 janvier 2002, privant, en l'état actuel,le président Nguesso, âgé de 71 ans, de briguer un troisième mandat en 2016. (Nguesso a été élu en 2002 et 2009, il avait été au pouvoir en 1997 au sortir de la guerre civile ayant secoué le pays).
L’article 57 de la constitution congolaise prévoit, en effet, un mandat de 7 ans renouvelable une seule fois. Tout autant que l’article 185 interdit toute révision portant sur le nombre des mandats et la limitation de l’âge (70 ans au plus au moment de son élection) prévue par l’article 58.
«Une vraie démocratie suppose, comme le suggère la Déclaration Universelle sur la Démocratie, que les processus d'accession au pouvoir, d'exercice et d'alternance du pouvoir permettent une libre concurrence politique et émanent d'une participation populaire ouverte, libre et non discriminatoire, exercée en accord avec la règle de droit, tant dans son esprit que dans sa lettre », rappelle l’Eglise.
Tempérant sa position, l'Eglise a indiqué que «la Constitution du 20 janvier 2002, peut être révisée pour des motifs légitimes et opportuns, insistant par la même occasion sur l'impératif de sauvegarder les dispositions fondamentales pour toute démocratie».
Les évêques se sont ensuite référés à l’article 185, qui stipule qu'«aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie lorsqu'elle porte atteinte à l’intégrité du territoire » ; « La forme républicaine, le caractère laïc de l’Etat, le nombre de mandats du Président de la République ainsi que les droits énoncés aux titres I et II ne peuvent faire l’objet de révision».
Plaidant pour un climat politqiue démocratiuque et constructif, l'Eglise a appelé à «la mise place d’une commission électorale indépendante et crédible ainsi qu'à la préparation de cartes d’électeurs biométriques pour conjurer les risques de fraudes». Elle a dans la même optique exhorté les parties concernées à réaliser «un recensement administratif fiable, et un découpage électoral qui tienne compte de la configuration géographique du pays».
Invitant a classe politique à épargner au pays, un climat de haine, de revanche et de vengeance, l'Eglise a, au demeurant, appelé les gouvernants actuels et l'opposition à écouter la voix de la raison.
Aucune réaction n'a été enregistrée auprès du gouvernement congolais par rapport à la position de l'Eglise catholique jusqu’à 11h20 GMT.
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