AA - Ankara - Ayvaz Colakoglu
"Le chef du renseignement allemand Bruno Kahl a déclaré qu'il n'y avait pas d'indices probants laissant supposer que le FETO est derrière la tentative de putsch du 15 juillet et que la Turquie n'est pas convaincante sur ce sujet. Ces déclarations ne sont pas acceptables. Qu'aurait-il fallu pour prouver que le FETO est bien derrière cet acte, 250 mille morts au lieu des 250 ?", a lancé le porte-parole du gouvernement turc Numan Kurtulmus.
Le porte-parole du gouvernement turc et vice-Premier ministre Numan Kurtulmus a tenu un point de presse à l'issue du conseil des ministres, lundi à Ankara.
Il a vivement réagit aux propos du chef des renseignements allemands qui avait prétendu qu'il n'y avait pas de preuve permettant de relier le groupe terroriste FETO au putsch manqué du 15 juillet en Turquie.
"Le chef des renseignements allemands Bruno Kahl a déclaré qu'il n'y avait pas d'indices probants laissant supposer que le FETO est derrière la tentative de putsch du 15 juillet et que la Turquie n'est pas convaincante sur ce sujet. Ces déclarations ne sont pas acceptables. Qu'aurait-il fallu pour prouver que le FETO est bien derrière cet acte, 250 mille morts au lieu des 250 ?" a réagi le vice-Premier ministre.
"Je dois dire que j'ai beaucoup de mal a comprendre l'objectif de telles déclarations. C'est pousser un peu plus loin l'attitude hostile envers la Turquie, cela revient à afficher son soutien à (l'organisation auteur du putsch raté du 15 juillet) FETO. Les déclarations du candidat à la chancellerie du parti SPD, Martin Schulz ne sont pas, non plus, tolérables. Nous considérons qu'il s'agit de paroles prononcées dans la précipitation", a-t-il poursuivi.
Kurtulmus a qualifié "d'extrêmement grave" la crise actuelle entre la Turquie et l'Union Européenne (UE) insistant sur le fait que l'Europe a piétiné les valeurs qu'elle est censée représenter.
"Le PKK est officiellement sur la liste des organisations terroristes, reconnues comme telles par l'Allemagne et l'Union Européenne (UE). Permettre à ce groupe d'organiser librement des manifestations hostiles à la Turquie en brandissant des posters, des affiches, des banderoles et interdire aux ministres d'un pays partenaire d'organiser toute forme de réunions, ne peut en aucun cas s'expliquer. Je tiens à réaffirmer ici, que nous ne pouvons tolérer ce comportement et que nous le condamnons clairement" a-t-il lancé.
Il a également précisé que les agissements de certains pays européens ne sont en rien compatibles avec la notion de pays ami ou allié, avec lesquels vous entretenez des partenariats d'importance.
"Un avenir sombre attend notre voisin, ami et allié, le continent européen tout proche. Que l'on prenne des précautions. Des précautions qui doivent emprunter la voie d'un 'vivre ensemble' plus harmonieux avec les étrangers. Être l'Europe, c'est avoir le potentiel d'élargir sa géographie idéologique et sentimentale. Nous leur disons, si vous ne faites pas cela et que vous vous laisser entraîner dans des rhétoriques racistes, fascistes et d'extrême-droite, vous en subirez des dommages. Notre volonté n'est pas de les offenser. C'est pour qu'ils retrouvent leurs esprits et prennent des précautions. Qu'ils se souviennent de ces jours sanglants de l'histoire européenne toute proche".
Kurtulmus a conclu en insistant sur toute l'agitation que soulève, hors des frontières de la Turquie, un événement démocratique, qu'est la tenue d'un référendum, sur une question de politique intérieure dont le premier intéressé est le peuple turc.
" En quoi, le référendum du 16 avril en Turquie concerne le journal Blick ou le journal Bild ? Pourquoi cela concerne l'Allemagne, la Suisse, certains politiciens allemands, néerlandais, suisses ? C'est à nos citoyens de se prononcer, en exprimant leurs choix, soit par le "oui" ou bien par le "non". Nous ne faisons pas un référendum en Allemagne ou en Suisse, vos journaux n'essayent pas d'orienter le vote d'un côté ou de l'autre lors d'un référendum (chez vous). Il s'agit très clairement, d'ingérences dans les affaires internes de la Turquie, de se mêler des évolutions politiques en Turquie. Je tiens à redire que nous n'acceptons pas et ne tolérons pas cela".